Distillation et autres méthodes d'extraction des huiles essentielles

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Découvrez ce qui se passe avant l’arrivée de votre flacon d’huile essentielle dans votre maison ! On vous raconte la fabrication des huiles essentielles, en particulier le processus de distillation.

Que vous soyez juste curieux ou que vous ayez envie de tout comprendre, on vous explique étape par étape en mode simplifié ou en détails, c’est vous qui choisissez !

La Fabrication des huiles essentielles

La Distillation et les autres méthodes d'extraction des huiles essentielles

La distillation
En 1 schéma simple :

En détail :

La majorité des huiles essentielles est obtenue par distillation à la vapeur d'eau, sans détartrant chimique et sous basse pression. Le procédé consiste à faire traverser une cuve remplie de plantes aromatiques par de la vapeur d'eau.

La vapeur d'eau extrait l'essence de la plante et forme avec elle un mélange gazeux homogène. A la sortie de la cuve et sous pression contrôlée, la vapeur d'eau enrichie d'huile essentielle traverse un serpentin et se condense. Le liquide aboutit dans l'essencier (vase florentin) où l'huile essentielle de densité inférieure à celle de l'eau (<1) flotte sur l'eau de distillation (hydrolat) et se recueille par débordement.

Les critères d'une bonne distillation

En quelques mots :

La distillation d'huile essentielle est un procédé délicat, exigeant de l'expérience et une surveillance constante. Pour obtenir une huile essentielle de première qualité, des critères précis doivent être respectés.

La qualité de l’alambic, la pression utilisée, la durée de distillation, la qualité de l’eau et les conditions de stockage impactent significativement le résultat obtenu. C’est pourquoi nous sélectionnons des huiles essentielles extraites de la manière la plus experte et engagée qui soit. 

En détails :

1-L'alambic : il doit être en acier inoxydable, le cuivre et le fer pouvant former des oxydes.

2-La pression : La distillation doit s'effectuer à basse pression, entre 0,05 et 0,10 bars, des suroxydations se produisant sous haute pression. Ainsi, la couleur de l'huile essentielle de thym vulgaire en pleine floraison varie du rouge clair au rouge brun en élevant la pression. La pyrogénation des bois avec des écorces, consécutive à la distillation sous haute pression et haute température donne des huiles essentielles souillées de goudrons cancérigènes

3-La durée de la distillation : Elle doit être prolongée pour permettre de recueillir le "totum" des molécules aromatiques, c'est-à-dire l'ensemble des fractions dites de "tête", de "coeur" ou de "queue". Par exemple, les trois quarts de l'huile essentielle de thym vulgaire sont extraits durant les 30 premières minutes, mais il faut de 60 à 80 minutes supplémentaires pour extraire la totalité des phénols longs à passer. Les distillateurs sont payés au kilogramme d'huile essentielle, et c'est pourquoi certains producteurs distillent à haute pression et cessent la distillation après les 25 ou 30 minutes rentables. Très souvent, ces huiles essentielles sont ensuite "rectifiées", c'est-à-dire redistillées pour les purifier des composants indésirables (points d'ébullition plus élevés) et pour concentrer les composants les plus volatiles. 

Ce procédé produit des huiles essentielles décolorées avec une odeur moins fine, des propriétés différentes et des effets indésirables accrus. Ainsi, une huile essentielle d'eucalyptus rectifiée pourra contenir jusqu'à 80% d'eucalyptol, mais elle sera plus irritante pour les bronches qu'une huile essentielle d'eucalyptus "complète" n'en contenant que 60%.

4- L'eau : elle sera issue d’une source peu ou non calcaire, pour éviter de recourir aux détartrants chimiques.

5 - Le stockage et la conservation : après distillation, les huiles essentielles doivent être filtrées, puis stockées dans des cuves hermétiques inaltérables entreposées dans une cave fraîche. Leur mise en bouteille doit se faire uniquement dans des flacons en verre opaque brun ou bleu pour assurer leur conservation à l'abri de la lumière et de l'oxygène.

Toutes nos huiles essentielles respectent un cahier des charges exigent, gage de qualité. 

Autres modes d'extraction des huiles essentielles

1-L'expression

Cette méthode de fabrication d'huile essentielle est la plus simple mais n'est possible qu'avec les citrus (orangecitronbergamote). Elle consiste à briser mécaniquement les " poches à essence " des zestes frais d'agrumes pour en recueillir les essences. Le produit obtenu se nomme "essence" et non " huile essentielle ".

2-La percolation ou l'hydro diffusion
Cette méthode consiste à envoyer de la vapeur d'eau de haut en bas. Elle est plus rapide et donne une meilleure qualité de substances aromatiques, mais charge les huiles essentielles en substances non volatiles. On parle alors " d'essence de percolation ".

3-L'extraction au CO2 supercritique
Très moderne, très coûteuse, cette méthode consiste à faire passer un courant de CO2 à haute pression, qui fait éclater les poches à essence et entraîne les substances aromatiques.

4-L'enfleurage
L'enfleurage est habituellement réservé aux fleurs qui contiennent de très faibles concentrations en essences (jasmin, mimosa…). Les fleurs sont mises au contact de graisses absorbantes qui se saturent progressivement en essence. Les pommades ainsi préparées sont employées telles quelles, ou épuisées par l'alcool absolu. On obtient ainsi des extraits alcooliques aux fleurs appelés " absolues ".

5-Procédure par épuisement
L'extraction des essences peut se faire par des solvants volatiles (benzène). On obtient des concrètes de fleurs et de feuilles qui deviennent des absolues par épuisement à l'alcool puis des " essences concrètes " après évaporation. Les concrètes contiennent en général 2 à 3% de solvants résiduels. Ces essences ne sont donc inutilisables que pour l'olfactothérapie.

Quel sont les rendements du procédé d'extraction d'huiles essentielles

Quelques chiffres qui permettent de comprendre à quel point nos huiles essentielles sont précieuses !

Pour obtenir 1 kg d'huile essentielle, il faut par exemple : 

7 kg de boutons floraux de clou de girofle (Eugenia caryophyllus)

50 kg de lavandin (Lavandula reydovan) 

150 kg de lavande vraie (Lavandula angustifolia) 

1 tonne d'immortelle (Helichrysum italicum) 

4 tonnes de pétales de Rose de Damas (Rosa damascena)

5 à 10 tonnes de mélisse citronnelle vraie (Melissa officinalis)

L’Espèce botanique

Les huiles essentielles doivent impérativement provenir de plantes botaniquement certifiées c'est-à-dire identifiées par leur nom scientifique, en latin.

Ex : Eucalyptus radiata (Eucalyptus radié)

L'aromatologie est une science qui se fonde sur des connaissances botaniques précises. La méconnaissance et le non respect de ces précisions laissent la porte ouverte aux abus et aux effets secondaires et/ou toxiques. Pour ces raisons, il est indispensable de suivre la dénomination scientifique latine au détriment d'un langage vernaculaire imprécis et parfois trompeur. 

Quelques mots de vocabulaire pour bien comprendre :

La " famille " est la catégorie qui rassemble un groupe de plantes apparentées.
Le " Genre " est la catégorie qui rassemble un groupe d'espèces à caractéristiques très proches.
L' " Espèce " est la catégorie qui englobe des plantes très proches avec des caractéristiques bien spécifiques.
La " Sous-espèce " est une division à l'intérieur des espèces.
La " Variété cultivée " (ou cultivar) est une plante cultivée pour ses caractéristiques uniques et spécifiques. Elle exprime une variante de nature spontanée à l'intérieur d'une même espèce (à ne pas confondre avec l'hybridation volontaire)
L'" Hybride " est une plante issue du croisement entre les variétés, les variétés cultivées et les espèces.

Quelle partie de la plante est distillée ?

Certaines plantes aromatiques ont la possibilité de sécréter des essences différentes dans leurs différents organes. Il est donc de première importance d'isoler les organes producteurs lors de la distillation pour ne pas mélanger ces différentes huiles essentielles.

Un exemple très parlant : l'oranger amer ! Le zeste donne une essence fruitée qui contient du limonène, la feuille produit une Huile Essentielle appelée petit grain tandis que le néroli à l'odeur fine et fleurie est issu de la distillation des fleurs. 

Qu’est ce que le chémotype ?

En fonction du biotope (ensoleillement, climat, composition du sol, altitude...), une même plante peut sécréter des essences biochimiquement très différentes. Ces variations de composition biochimique des huiles essentielles engendrent la notion de chémotype (CT).

Deux chémotypes de la même huile essentielle présenteront non seulement des activités différentes mais aussi des toxicités très variables.

Exemple
Thymus vulgaris CT thujanol : *Très sûr d'emploi, bien toléré par la peau.

Thymus vulgaris CT thymol :   *Dermocaustique et hépatotoxique à doses élevées et prolongées.

La non-connaissance de cette distinction entre divers chémotypes et le manque de précision dans l'identification de certaines huiles essentielles laissent la porte ouverte aux incidents reliés à leur toxicité et aux échecs thérapeutiques.

Pas de panique, nous sommes là pour vous guider, chaque fiche produit détaille l’utilisation et les précautions quand il y en a. Découvrir toutes nos huiles essentielles de Pranarom, laboratoire de référence de l’aromathérapie scientifique.

CONTRÔLE DE LA QUALITÉ OBTENUE APRES DITILLATION D'UNE HUILLE ESSENTIELLE

La chromatographie & la spectrométrie 

La double analyse par chromatographie en phase gazeuse et par spectrométrie de masse permet de connaître la composition biochimique qualitative et quantitative d'une huile essentielle :

La chromatographie

La chromatographie en phase gazeuse est réalisée grâce à un appareil sophistiqué qui permet d'identifier les molécules aromatiques présentes dans une huile essentielle (jusqu'à 450 molécules aromatiques) 

Le graphique fourni par le chromatographe comporte une série de pics. Chaque pic représente une molécule aromatique bien spécifique qui est identifiée par logiciel.

La spectrométrie de masse
Le spectromètre de masse détermine la proportion relative de chacune des molécules aromatiques d'une huile essentielle (composition quantitative).

Aromatogramme 
L'aromatogramme est une méthode de mesure in vitro du pouvoir antibactérien des huiles essentielles. 

La technique est identique à celle utilisée pour mesurer l'activité bactéricide des antibiotiques.  

En savoir plus
En fonction de l'importance du halo d'inhibition, on établit une classification des huiles essentielles en rapport avec leur spectre d'activité antimicrobienne.

Si la zone claire mesure 2 à 3 millimètres, l'huile essentielle possède une bonne action bactéricide sur les germes testés, on lui attribue deux croix (**).
Si le halo d'inhibition mesure plus de 3 millimètres, l'efficacité de l'huile essentielle est excellente et il lui sera donné trois crois (***) pour son spectre antimicrobien.
S'il n'y a pas de zone claire, l'huile essentielle ne développe aucune activité sur le germe analysé et elle ne sera pas retenue.

Si vous avez lu cet article jusqu’au bout, vous êtes à la pointe en matière d’extraction des huiles essentielles. 

Si tout n’est pas encore limpide, nous sommes là pour cela : sélectionner les meilleurs produits & vous conseiller.

Prenez soin de vous !

L’équipe d’Aroma Essentiel

*Textes et informations de pranarom.